La Mécanique à l'École : une Tradition et une Force
François Sidoroff
François Sidoroff rappelle la place particulière qu'a joué la mécanique à l'École Centrale de Lyon, aussi bien dans l'enseignement délivré aux élèves ingénieurs que dans les recherches menées au sein de ses laboratoires.
Géographique :
Écully (Campus ECL),Texte intégral
1 D'un point de vue historique, la mécanique est à la fois et, avec peut-être la géométrie, la première science physique et la première science pour l'ingénieur. Rien d'étonnant à cela car son objet est directement accessible à l'homme, correspond à son échelle et à son expérience quotidienne, et interpelle immédiatement tout autant l'homme d'action soucieux d'améliorer l'efficacité de ses outils et de ses méthodes que le penseur curieux et donc le scientifique qui sommeille en lui.
2C'est aussi, et c'est sans doute la conséquence de cette antériorité, la plus mathématisée et la mieux formalisée des sciences physiques, richesse incontestable mais aussi lourd handicap d'image pour une discipline qui par le passé a du combattre pour trouver et affirmer sa place entre un académisme sclérosant et un utilitarisme réducteur, deux impasses où beaucoup ont longtemps cherché à la cantonner
3Rien d'étonnant donc à ce que, en France, longtemps ignorée — voire méprisée — du monde universitaire, c'est largement au sein des écoles d'ingénieurs que la mécanique a su trouver son chemin et affirmer sa vraie nature de science pour l'ingénieur à une époque où le concept était à inventer. Et dans cette histoire qui reste à écrire, l'École Centrale de Lyon a tenu sa place et joué un rôle important qui mérite d'être évoqué.
4En ce qui concerne la formation des futurs ingénieurs, les enseignements de mécanique en ont longtemps constitué le socle essentiel, ce que nous reprochent d'ailleurs certains collègues en affirmant que l'École Centrale de Lyon est une école généraliste, certes mais « généraliste de mécanique ». C'est néanmoins dans ce creuset que s'est élaboré cet équilibre entre enseignement scientifique de haut niveau et sans concessions, et formation pratique en laboratoire et bureau d'études, équilibre qui aujourd'hui encore, et étendu à toutes les disciplines, constitue une des caractéristiques du centralien de Lyon. Et ce n'est pas par hasard non plus que le cours de « physique du mouvement » de Pierre Lemaire reste fortement imprimé dans la mémoire collective de l'école.
5Quant à la recherche, l'École Centrale de Lyon a, bien avant beaucoup d'autres, reconnu son importance, décidé d'en faire un axe de développement fort, et d'inventer avant la lettre la recherche en sciences pour l'ingénieur en mettant au service des applications et du monde des entreprises une recherche fondamentale incontestable.
Pour citer ce document
François Sidoroff, «La Mécanique à l'École : une Tradition et une Force», Histoire de l'École Centrale de Lyon [En ligne], Mémoire de l'École Centrale de Lyon, Enseignement et Recherche en Sciences pour l'Ingénieur, mis à jour le : 20/11/2008, URL : http://histoire.ec-lyon.fr:443/index.php?id=955.